Le Vélib’ : effet de mode ?
Le concept « vélos en libre service » a le vent en poupe dans les grandes villes de France, et figure au programme de l’équipe municipale d’Alfortville. Faisons le point
Créé au Danemark en 1995, le concept «Bycyklen» (service entièrement gratuit destiné aux habitants de Copenhague, où chaque utilisateur peut emprunter un vélo pour son trajet) a touché le Royaume-Uni et les Pays-Bas, puis la France.
En France, Rennes a lancé le «premier libre-service vélo informatisé au monde» administré par la société Clear Channel ; mais c’est JCDecaux qui a remporté les trois quarts des appels d’offres lancés par les municipalités.
Création d’emplois : partout l’initiative a créé des emplois : une trentaine à Marseille, une quarantaine à Toulouse, et 400 à Paris (avec 17 millions d’usagers pour 20.000 vélos).
Aujourd’hui, toutes les villes limitrophes de banlieue envisagent l’extension du Velib’ parisien sur leur territoire communal. Mais le Tribunal Administratif a gelé cette extension à la banlieue ! Pour le détail de la décision, voir http://www.minefi.gouv.fr/directions_services/daj/lettre/2008/lettre23/Velib.pdf Le verdict du Conseil d’Etat est attendu courant 2008.
Le Vélib’ à Alfortville ?
Dans ce « plan d’extension banlieue », Alfortville n’était pas en reste: le programme du Maire faisait nommément référence à Vélib, et ceux de ses principaux concurrents aussi. Démagogie ?? Notre commune se prête t’elle à la circulation ?
1) Quid de la sécurité ?
- Celle des vélos est dite « maximale » à Paris (éclairage permanent et éclairage du feu arrière pendant 120 secondes après l’arrêt ; bandes réfléchissantes sur les roues ; freins avant et arrière intégrés dans les moyeux des roues)
- Mais celle des rues alfortvillaises ? Pour rouler en toute sécurité, les cyclistes doivent pouvoir disposer de pistes cyclables ou de couloirs réservés.
On recense une seule piste cyclable le long de la Seine, qui part du Nord d’Alfortville et s’arrête au nord de la Zone industrielle d’Alfortville. Elle reprend ensuite du côté du cimetière… Il y a un « chaînon manquant ». Si l’on souhaite se déplacer en vélo du nord au sud d’Alfortville, on est obligés d’emprunter la chaussée de la route départementale, très fréquentée par les voitures et donc dangereuse. Il est donc nécessaire de terminer les travaux de cette piste cyclable.
Sur la piste cyclable elle-même, la sécurité peut parfois laisser à désirer : elle est fréquentée aussi bien par des piétons que par des cyclistes ; sa largeur est réduite en de nombreux endroits à cause des candélabres.
Une association est d’ailleurs spécialisée dans la prise en compte de ces problèmes : Mieux se déplacer à bicyclette, qui comprend une antenne sur Alfortville : « Place au Vélo à Alfortville ». Site : http://mdb94.org/spip.php?rubrique36
2) Quel tracé ?
Notre ville est toute en longueur. Il faut donc des voies Nord-Sud.
Outre le quai de Seine, on pourrait envisager une seconde piste cyclable ou un couloir réservé le long des rues Paul Vaillant Couturier et Etienne Dolet. Comment faire des couloirs réservés le long de ces rues, alors même que le bus a du mal à passer ? Cela supposerait de revoir totalement le plan de circulation. Sans interdire ces rues commerçantes aux voitures, un côté de stationnement pourrait accueillir la piste cyclable, ce qui sous-entend la construction de parkings publics pour les riverains et les commerces. On le voit, c’est tout le plan de circulation et de stationnement qui doit être revu en fonction de ce choix.
Il serait alors peut-être plus judicieux de prévoir dans un premier temps des couloirs réservés le long de la voie ferrée (chemin latéral), qui sont des rues moins fréquentées.
3) Combien de vélos et où mettre les bornes ?
Si Paris a 928 bornes et 20.000 vélos, on peut imaginer que proportionnellement, Alfortville fonctionnerait avec une vingtaine de bornes et 20 vélos chacune, soit 400 vélos. La Mairie de Paris a même créé son blog officiel http://blog.velib.paris.fr/blog/ pour réguler le trafic, remonter les doléances, etc.
Pour les bornes prioritaires, il y a bien sûr la gare RER, les principales places, la Mairie, la Poste, le Pôle Culturel, les extrémités de la ville et les ZAC, etc ...
4) Les tarifs actuels à Paris :
L’abonnement d’un an (29€) donne droit à un nombre illimité de trajets, dont les 30 premières minutes sont gratuites et les suivantes facturées sur votre compte Vélib’
L’abonnement de courte durée (1jour pour 1€ et 7 jours pour 5€) est sur le même principe. Ce serait pareil chez nous …
5) Le Service
Un site donne même la disponibilité de chacune des 928 stations parisiennes, site « rafraichi » toutes les 15 minutes : http://www.parisavelo.net/
Maintenant, voyons comment notre municipalité gèrera ce projet plus complexe et plus couteux qu’il n’y paraissait !